Commission de l'Europe de l'Ouest

La gagnante du concours "français et sciences" accueillie à la FIPF

Chaque année le concours "français et sciences" propose aux enseignants de français et aux enseignants qui enseignent les sciences en français, ainsi qu'à leurs élèves un théme qui mélange langue française et sciences pour un concours d'écriture. L'enseignant qui gagne ce concours est invité une semaine en France.

En 2018-2019, le concours portait sur les mesures et unités. La gagnante est une enseignante algérienne, Mme Fouzia Boukortt, qui a été accueillie pendant une semaine à Paris en mars 2019. Accompagnée par M. José Ortéga, le concepteur et animateur de ce concours internationale, elle a pu notamment rencontrer l'équipe du secrétariat général de la FIPF.

Les échanges ont été chaleureux avec cette enseignants qui est aussi très engagée dans son association. Elle a notamment participé au dernier congrès de la Commission du Monde arabe de la FIPF, qui a eu lieu en juillet 2018 à Agadir.

Elle a gagné le concours "français et sciences" grâce au texte suivant :

Concours : mesures et unités du monde  Français et sciences

« Dans l’infiniment grand ou l’infiniment petit quelle est votre mesure ou unité préférée ? »

Cinq mots :  année-lumière/ métrique/ relativité/ quantique/ univers

   De plus loin que l’on se souvienne, les mystères de l’Univers et ses nuits étoilées ont fasciné les scientifiques, les artistes,  les écrivains et d’autres personnes. Certains, dont A. Einstein, ont réussi à comprendre et à expliquer une partie des inextricables secrets de ce cosmos, espace infiniment grand formé d’immenses amas de galaxies estimés par les savants d’environ 10 000 milliards de milliards d’étoiles, séparés les uns des autres par le vide.

   Albert Einstein a eu une vision nouvelle de l’architecture de l’Univers et en a fait une théorie : la relativité générale ; c’est une théorie sur la gravitation. Cette force mystérieuse qui attire les étoiles et les planètes entre-elles a bouleversé le monde de la physique et de la mathématique complètement. Une équation, quelques  signes mathématiques, suffit à décrire notre Univers ; le temps et l’espace sont liés et  ne font qu’un.

   Pour pouvoir mesurer les distances considérables qui séparent les planètes et les étoiles, une unité de mesure a du- être inventée : l’année-lumière, distance que la lumière parcourt dans le vide  en une année, alors que par seconde elle y franchit 300 000 kilomètres. Cet  infiniment grand est époustouflant et déroutant.                                   Contemplées de la Terre, les constellations offrent un spectacle scintillant laissant libre court à l’imagination en faisant abstraction des zones sombres : les Trous noirs ; ogres voraces qui happeraient comme un spaghetti tout élément qui y tomberait, englouti à jamais dans le néant, sans limite ; même la lumière ne peut s’en échapper.

   Sachant cela, choisirais- je  l’année-lumière qui me conduirait à eux et où je n’aboutirai nulle part ? Qu’y a-t-il  au-delà de l’Univers?

    Rien, si l’on en croit la relativité générale,  pas de temps, pas d’espace, pas d’énergie, pas de masse. Même pas de vide ; j’imagine mille et une choses oppressantes Il est plus rassurant de s’intéresser de plus près à notre environnement immédiat sur Terre.

     « L’imagination est plus importante que la connaissance. La connaissance est limitée, »a dit A. Einstein.

    Parallèlement à l’exploration de l’Univers, l’avidité du savoir, de la connaissance a conduit les scientifiques au monde du microscopique, de l’infiniment petit (atome, molécule) et à la création de la physique quantique. Celle-ci représente l’objet quantique de façon totalement abstraite avec des nombres complexes, des espaces à dimension infinie. Elle utilise notamment les concepts de probabilités. Certains événements dans l’infiniment petit sont incertains, comme la position de l’électron (l’un des composants de l’atome) à un moment donné, disent les physiciens. La physique quantique se base avant tout sur des mathématiques poussées où la théorie précède les vérifications expérimentales. Bien  que les chercheurs s’attèlent à trouver des équations qui représentent la réalité, et que des mystères ont été résolus,  je ne suis pas adepte de cette branche de la physique ; c’est un monde hypothétique, aléatoire. Werner Heisenberg, l’un des fondateurs de la théorie quantique et  prix Nobel de physique, a dit :

  « Nous devons nous rappeler que ce que nous observons n’est pas la Nature elle-même, mais la Nature soumise à la méthode de notre questionnement". 

    Personnellement, je m’attache plus au concret, au palpable, au monde macroscopique où les objets sont à la portée de la main et de la vue de tous.  

   Toutes les unités de base du système métrique décimal(SI) que je privilégie, sont utilisées pour  les poids,  les superficies et les distances les plus grandes et les plus petites .Elles gèrent notre vie et nous servent quotidiennement dans les mesures d’intensité de courant électrique, de mesure de quantité de matière, de mesure de température  et de mesure de longueur comme le mètre dont la définition a été rattachée à la valeur de la vitesse de la lumière en 1983. C’est dire la fiabilité de ce système.

   Mais nous assistons à une dégradation de l’environnement et de la qualité de la vie sur Terre. L’homme s’autodétruit ; les équations qui lui ont permis de comprendre l’infiniment grand et l’infiniment petit l’ont conduit à concocter des produits chimiques et des armes biologiques pour nuire à son semblable. Où cette folie s’arrêtera-t-elle ? Albert Einstein a dit :

« Deux choses sont infinies, l’Univers et la bêtise humaine ; mais pour la première je ne suis pas sûr. »

   Faut-il  fuir la Terre et ses démences?

    Depuis Albert Einstein, les physiciens rêvent de la « Grande Unification » de l’infiniment petit à l’infiniment grand pour expliquer l’architecture de l’Univers. Ils construisent des équipements toujours plus puissants et inventent de nouvelles particules après d’harassantes opérations. Est-ce bien utile ?

   Nul besoin d’équation ou de toute autre fonction pour agir en bien en ce bas-monde ; mesurons nos actes et pesons nos mots,  sans calcul. C’est la clé pour accéder à ce monde prometteur de richesses, et non pas vide, dont nous rêvons tous au-delà de l’Univers.